L'analyse de la rédaction – Pablo fait-il les bons choix ?

Avec 4 points pris sur les six derniers matchs et un contenu de plus en plus inquiétant, l’ASNL réalise l’exact inverse de son départ canon en Ligue 2 BKT. Si cette baisse de régime s’analyse sous bien des coutures, Fans of Nancy a choisi de se pencher sur Pablo Correa. On ne va pas vous faire les présentations, l’illustre entraîneur de Nancy a d’innombrables qualités… et quelques défauts (qui est parfait, à l’exception de Zidane ?). Quels sont-ils et pèsent-ils dans la balance ? C’est ce que nous allons tenter d’élucider.

On gagne ensemble, on perd ensemble. En sous-jacent de cet adage se trouve la question du partage de la responsabilité. À l’ASNL comme ailleurs, elle pèse autant sur les épaules des joueurs que du coach. Pourtant, le second sera la première tête coupée en cas de mauvais résultats. Si Pablo Correa a déjà pris ses responsabilités lorsque nécessaire, on connait aussi son fatalisme. Sa conférence de presse après le néant au Mans en témoigne : « C’était un match tellement serré… Sur ce type de match, il faut savoir profiter du peu de choses que l’on peut avoir pour marquer. On a eu l’occasion pour ouvrir le score, on ne l’a pas mise et voilà le résultat ».

Avec un effectif particulièrement inexpérimenté, Pablo Correa ne dispose pas de Rolls Royce pour glaner des points. Malgré tout, certains de ses choix posent questions avec en premier lieu son système de jeu. Depuis le début de saison, les Nancéiens évoluent en 3-5-2 permettant de jouer à cinq en défense et à quatre en phase offensive. Un schéma apprécié par l’entraineur de Nancy depuis belle lurette, comme déclaré en 2007 dans les colonnes de So Foot : « Oui, on a joué en 3-5-2, mais plutôt pour défendre. […] Je me suis aperçu que l’on ne pouvait pas marquer beaucoup de buts, c’est pour ça que je me suis mis à bien défendre. ». Si l’on croit volontiers Pablo sur les lacunes offensives de l’effectif 2025/2026 de l’ASNL, force est de constater que mettre le paquet en défense : ça marche plus. Avec 1,3 buts encaissés par match, la défense prend la marée.  

Ce 3-5-2 est d’autant plus questionnable que nos atouts sur les ailes ont été rabotés avec la blessure de Fdaouch et la pénible remise à niveau de Maouassa. Si ce système a remporté quelques batailles, les adversaires se sont rapidement accommodés de ses faiblesses. L’ASNL, qui a conservé la grande majorité de son groupe, ne peut-il pas surprendre avec un nouveau système, comme le 4-2-3-1 de la saison dernière ? On pose ça là. 

Si vous suivez l’ASNL, vous savez également que Pablo a ses têtes. On met les pieds dans le plat : Pourquoi Julloux, et pas Bamba ? Adrien Julloux, excellent cette saison lorsque’il est aligné dans l’axe de la défense, devient le talon d’Achille de l’équipe en position de défenseur droit. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : Nancy n’a jamais gagné avec Julloux à droite. À l’inverse, Bamba a montré des qualités offensives et défensives intéressantes, signant deux buts en huit matchs disputés. Pourquoi s’entêter, comme contre Montpellier, à positionner Julloux à droite ?

Ce dernier match a également mis en lumière l’art du coaching : faire entrer le bon joueur, au bon endroit, au bon moment. Le but manceau est ainsi le fruit des deux entrants. Si Pablo utilise presque tous ses changements, ils sont tardifs. Plus de 40% d’entre-eux interviennent dans le dernier quart d’heure… pour une équipe plus souvent malmenée qu’elle ne malmène.

Quoi qu’il en soit et quoi que l’on pense, Correa fait avec les moyens qu’on lui octroie. Rappelons que Krishen Sud se vantait l’été dernier que l’ASNL serait l’un des clubs de Ligue 2 les plus solides financièrement… De grands défis attendent désormais Pablo et son équipe, à la recherche d’un nouvel élan et d’idées neuves, avant on l’espère l’arrivée de cartouches supplémentaires au mercato hivernal.

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Nicolas Claude

Rédaction