
Avec seulement 4 points en 5 matchs, l'ASNL a des difficultés à performer dans son propre stade depuis le début de la saison. En cause, des joueurs imprécis, les équipes adverses qui laissent la possession aux Nancéiens et le retour du public face à Amiens qui a pu en crisper plus d'un.
Il est de ces matchs où il ne faut pas passer à côté de l'événement. Ce lundi soir, les joueurs de l'ASNL retrouvaient leur public si important dans la quête du titre la saison passée. En pleine semaine, près de 17 000 spectateurs ont fait le déplacement pour revenir vivre des émotions au stade Marcel-Picot. Sauf qu'à l'inverse de la saison passée, l'AS Nancy Lorraine n'est plus autant dominante qu'avant chez elle. Avec un bilan d'une victoire face à Boulogne, d'un nul contre Pau et de trois défaites, les hommes de Pablo Correa se placent ont le 12e bilan à domicile du championnat.
Certes, la plupart des rencontres se sont déroulées à huis-clos, mais à chaque fois des éléments sont revenus et laissent penser qu'il y a un vrai blocage chez les joueurs lorsqu'ils jouent à domicile. Tout d'abord, Reims et Amiens n'ont pas hésité à laisser la possession aux Nancéiens. Sauf que comme on l'a vu ce lundi soir, l'ASNL ne se comporte vraiment pas bien lorsqu'elle doit prendre le jeu à son compte. Malgré un siège pendant toute la seconde période sur le but amiénois (72% de possession en 2de période), les Nancéiens n'ont jamais réussi à trouver la faille. Globalement, Nancy est l'une des équipes qui a le moins le ballon du championnat avec une moyenne de 44,2% sur la saison. La preuve que laisser le ballon aux Lorrains les fait jouer contre-nature.
La faute à un manque d'idées, de précision et d'envie criant, vu de l'extérieur en tout cas. Après la rencontre, Pablo Correa lui-même a pointé ces lacunes en mettant en avant le bilan offensif de ses joueurs : 23 tirs pour seulement 3 cadrés. "Si on n'arrive pas à améliorer ça, il n'y aura pas de bons résultats. (...) Je suis dur avec mes joueurs, parce que je sais qu'ils peuvent faire mieux", a réagi à chaud Pablo Correa après la défaite de son équipe.
Visiblement, ça a chauffé dans le vestiaire nancéien avec une mise au point musclée de la part de l'entraîneur qui aurait secoué ses joueurs. Interrogé sur la teneur de ces discussions, Nicolas Saint-Ruf a balayé la question. "Ce sont des discussions de vestiaire forcément, mais on doit continuer de travailler, notamment notre efficacité parce qu'on a les occasions", a voulu positiver le défenseur central.
Pour être honnête et juste, il faut aussi rappeler que ce groupe découvre la Ligue 2 et que si les Nancéiens sont passés pour des joueurs amateurs à côté de ceux d'Amiens, c'est parce qu'il y a une différence de qualité dans les deux effectifs qui est criante. Toujours est-il qu'être aussi peu dangereux sur coups de pied arrêtés, ce n'est pas possible. "On était plus grands qu'eux et on n'a pas été capable de prendre un seul ballon comme il faut", a relevé le coach nancéien, certainement agacé par la vingtaine d'occasions entre les corners et les coups-francs.
S'il y a la réalité du terrain, le retour en nombre du public peut aussi compliquer la tâche de joueurs en manque de confiance. Passer d'un silence de plomb à un bruit assourdissant à Picot a pu en déstabiliser plus d'un. D'autant plus que l'envie démontrée sur le terrain n'a pas fait écho à l'enthousiasme en tribunes. "Ça génère de la crispation aussi. Avec le public aujourd'hui, c'était un peu comme une rentrée des classes pour certains", pointait l'Uruguayen. "Quand on joue à Picot, on sait qu'il y a toujours une grosse ambiance. Donc il va falloir prendre la mesure de la chaleur du stade", a prévenu le capitaine Nicolas Saint-Ruf, qui a passé la soirée à donner de la voix pour surpasser les encouragements des supporters. Après un déplacement à Montpellier ce samedi, les Nancéiens auront l'occasion de se racheter auprès de leur public face à la lanterne rouge, Bastia. Mais dans ce championnat, on l'a vu avec Amiens qui était en mauvaise posture, aucun match n'est acquis et gagné d'avance.
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