USLD vs ASNL (2-3) I Pedrett-OUI

Pour la première rencontre officielle avec Pedretti à la tête de Nancy, les Lorrains ont ramené une enthousiasmante victoire du Nord. Des ailiers virevoltants, un milieu solide et une défense en manque d’automatismes, les enseignements sont nombreux à la suite de ce résultat.

Il s’en est passé des choses depuis la défaite frustrante contre Orléans (0-1). Frustrante, parce que les Nancéiens n’avaient jamais vraiment été à même d’inquiéter les Guêpes. Cet énième revers a eu raison du poste d’Albert Cartier sur le banc. Benoît Pedretti a donc repris l’équipe avec un seul objectif : le maintien. Cela passait déjà par un bon résultat à Dunkerque, c’est chose faite.

Avec un onze qui ne comportait pas beaucoup de surprises dans les hommes alignés, et dans les choix tactiques, Pedretti n’a pas fait dans la rupture par rapport à son prédécesseur. Force est de constater qu’avec le même matériel, le successeur de Cartier a eu plus de réussite ou d’inspiration, c’est selon les sensibilités. Un 4-3-3 avec Bouzar à droite, pour pallier la suspension d’Etcheverria, la première titularisation de Deaux et le retour de Ndoye au milieu de terrain et une attaque bien emmenée par des joueurs inspirés.

Le match commence fort avec des récupérations hautes de la part des Nancéiens, dans les pieds de Dunkerquois empruntés et indisciplinés. Tout commence lorsque Cissé rend fou la défense et se voit fauché par Leverton, averti, offrant un coup-franc intéressant pour El Aynaoui. Il la passe correctement au-dessus du mur, mais le gardien dunkerquois est vigilant. (4’) Deux minutes plus tard, Bussmann est trouvé sur corner et voit sa tête passer juste au-dessus de la cage des Maritimes. Entame de match très intéressante, Nancy produit et Dunkerque subit.

Le tournant du match, Cissé toujours servi sur le côté ou qui décroche, retrouve une efficacité et une justesse dans son jeu. Alors qu’il longe la ligne de touche, le même Leverton vient le cisailler, M. Leleu ne bronche pas et lui adresse un deuxième carton jaune fort logique. (19’) Nancy allait donc passer la grande majorité de la rencontre en supériorité numérique pour la troisième fois après les matchs contre Sedan et Le Puy (deux matchs nuls). Il doit en être autrement cette fois-ci.

Bussmann qui s’est bloqué le dos, se voit remplacé par Tayot redynamisant un côté gauche en manque de vitesse et de justesse. (26’) C’est ce même Tayot qui amène le premier but de la soirée côté nancéien. Après 5 premières minutes sur le terrain intéressantes en termes d’efforts, de disponibilité et de justesse, il adresse un excellent centre dans la surface dunkerquoise. Ce ballon trouve Nangis qui retrouve sa létalité et adresse un superbe ballon en retrait pour El Aynaoui. (31’) Nancy ouvre le score et semble avoir fait le plus dur. Surtout, l’équipe a montré de la spontanéité et du jeu en une touche, choses que l’on n’avait plus vues depuis longtemps.

Nancy rentre aux vestiaires avec un ensemble de certitudes. On voit des ailiers efficaces à l’instar de Lamine Cissé et Lenny Nangis qui ont retrouvé leur niveau hier soir, après une flopée de matchs où ils ont été fantomatiques. Vampirisés par la mauvaise dynamique sous Cartier, on a même pu croire que des joueurs comme El Aynaoui n’étaient pas aussi bon que ça… Heureusement que cela a cessé. Tout le match, on a pu voir l’apport bénéfique de Lucas Deaux dans un milieu à trois avec Ndoye en sentinelle qui permet à El Aynaoui de jouer plus haut et de faire fonctionner la relation entre le milieu et l’attaque.

A la reprise du match, Sullivan Péan est directement sollicité sur un ballon de l’excellent Tayot qui trouve Robinet et qui centre un peu trop sa reprise (54’). Deux minutes plus tard, Nangis dépose son défenseur et trouve un centre second poteau pour Lamine Cissé. (56’) Ce qui vient récompenser une superbe performance sur l’ensemble du match.

Cissé qui avait été énervant, irritant sur les derniers matchs, notamment au Puy, où il avait raté à peu près tout ce qu’il avait essayé, a chassé ses vieux démons. Décrocher, prendre la profondeur, selon ce qui avait été préconisé par Pedretti en avant-match. Le coach lorrain s’en est montré satisfait à l’issue de la rencontre qui avait voulu avoir des joueurs haut sur le terrain, afin de contrer la défense à cinq nordiste. Il est vrai que les Nancéiens ont grandement fait souffrir les Dunkerquois dans les débordements et surtout avec des centres difficilement défendables que ce soit pour le gardien ou les joueurs. Nancy se met à l’abri et cela rassure.

Ce deuxième but n’aura pas été inutile, puisqu’à l’heure de jeu les Dunkerquois réduisent l’écart par l’intermédiaire d’un coup-franc et un cafouillage. Ahmadou Ba-Sy, l'un des seuls Dunkerquois dans le temps ce soir, est le plus prompt à pousser le ballon au fond des filets. (63’) Dans la foulée, Ghrieb obtient un face à face avec Sourzac, mais il manque sa frappe au premier poteau. L’impression que rien ne peut nous arriver ce soir.

El Aynaoui qui remonte bien le ballon à la suite d’une sortie de balle magistrale de Deaux trouve Lamine Cissé dans la surface. Il adresse un centre à Thomas Robinet qui ne se manque pas et pousse le ballon au fond des filets. (75’) Il était très important pour la confiance du buteur nancéien qu’il participe à ce festival offensif. Cinq minutes plus tard, il est servi de nouveau par Neil. Il profite de l’apathie de la défense pour trouver une frappe qui vient s’écraser sur la barre de Péan. (80’)

Sur un corner, les défenseurs nancéiens manquent d’agressivité et laissent Mboné réaliser une superbe reprise en une touche du corner pour fusiller Sourzac, Dunkerque recolle à 3-2, et là on commence à transpirer. (87’)  L’apogée de cette tension c’est le corner dans la foulée avec l’arrêt magistral de Sourzac, aidé par Ndoye, sur une tête à bout portant de Dunkerque. Au-delà de l’efficacité offensive, Nancy a eu un grand gardien, comme depuis le début de saison, qui a répondu présent.

Ce match est le premier de Pedretti et déjà l’on voit des signes positifs en un si petit laps de temps. Un milieu solide et des attaquants efficaces qui ont bien contrebalancé les fréquents errements de la défense en manque d’automatismes. La charnière Mendy-Pellegrini a pu laisser des espaces dans son dos et Bouzar a été parfois en retard. Les coups de pied arrêtés défensifs ont été une grande faiblesse ce soir. Sourzac pourtant ne veut pas céder à la panique puisqu’il souligne que ce n’était pas un problème sur les dernières rencontres.

Enthousiasmante, la performance de Nancy demandera confirmation contre Concarneau dans dix jours. Le temps pour le staff et les joueurs de travailler à rattraper le temps perdu et de pérenniser les prémices de choses très bonnes que l’on a pu voir hier soir. Avec des performances comme celles-ci, le maintien est en très bonne voie.

 La réaction des entraîneurs :

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Emile Pawlik

Rédaction

Rédacteur FansOfNancy